Moussa Issarou, également connu sous le nom de Moses Mous est un peintre originaire de la ville de Maroua située au nord du Cameroun. Parmi toutes les techniques picturales de peinture à l’huile, aquarelle, gouache, spray ou autre, il s’est spécialisé dans le sgraffito. Cette technique antique alliant grattage et raclage le rapproche du savoir-faire traditionnel exploité pour l’habitat de son terroir. Il se sert d’une lame de rasoir, objet couramment usité, pour ses œuvres qui combinent l'acrylique et la technique du sgraffito, créant ainsi des textures et des profondeurs uniques sur ses toiles.
Reconnu à travers ses portraits vibrants et expressifs, Moses Mous ne se contente pas de peindre des visages : il raconte des histoires, capte des âmes et insuffle un souffle d’espoir à ceux qu’il immortalise sur la toile. Chaque coup de pinceau, chaque gravure au rasoir révèle bien plus qu’une apparence : il met en lumière la force intérieure, la dignité et la résilience de ses sujets. À travers son art, il offre une reconnaissance à ceux que l’on oublie souvent, il raconte les rêves brisés mais aussi les espoirs inébranlables. Ses œuvres deviennent des témoignages de courage, rappelant que même dans l’adversité, la beauté et la lumière persistent. En regardant ses portraits, on ne voit pas seulement des visages : on ressent la force de ceux qui avancent, malgré tout.
L’exposition de Moses Mous dénommée HUMAN RESTORATION, présente une galerie de portraits illustrant les habitants de son quartier situé au cœur de la ville de Maroua. En utilisant le sgraffito, il sculpte littéralement l’existence sur la toile, grattant la matière comme pour révéler l’essence profonde de l’être humain. Ses couleurs chaudes et ses textures audacieuses ne se contentent pas de représenter, elles célèbrent. Ses personnages, souvent issus de milieux modestes, portent dans leurs regards une intensité qui parle de luttes, mais surtout de renaissance. Les habitants de la ville de Yaoundé ont pu découvrir cette exposition à l’ABALI GALLERY du 18 octobre 2024 au 22 novembre 2024.
Au gré de ses déambulations le visiteur croise l’enfant des rues dont une simple sucette illumine le regard, l’ancien bandit repenti portant encore la trace de ses erreurs, mais les yeux brillant d’une promesse de rédemption. Il capture la nonchalance élégante du dandy, dont le chapeau fièrement arboré dissimule une solitude profonde. Le port altier de la femme libre dans un milieu traditionnel, révèle les bretelles de sa robe défiant les regards pesants ; et l’élève coranique, ploie sous le poids des jugements, hanté par l’amalgame qu’on fait de lui. Et enfin, apothéose d’un parcours de résilience, la wadjo, comme sont communément appelés les populations du nord Cameroun, la belle Marie-Noëlle Graobe, célèbre mannequin ébène défilant pour les plus grands couturiers tels que Jean-Paul Gautier, Louis Vuitton. Le portait intitulé WADJO SUPERSTAR est exposé à la galerie newyorkaise Artsy.